Discours FO du Gard lors des manifestations du 26 janvier 2016

, par udfo30

Discours FO du Gard lors des manifestations du 26 janvier 2016.

Chères et chers camarades,

Ce mardi 26 janvier 2016 est une date qui marquera l’histoire sociale de notre pays.

Les fonctionnaires et agents publics, à l’appel de leurs fédérations syndicales FO, CGT, Solidaires et FSU ont décidé de se mettre en grève et de manifester pour opposer leurs revendications légitimes à une politique d’austérité qui les entraîne vers la misère matérielle et morale, et assassine les services publics, transformant les citoyens en clients de moins en moins bien servis.

Derrière tout cela, c’est la République elle-même qui est démantelée. Ce sont toutes les conquêtes sociales civilisatrices obtenues en 1936, en 1945, qui sont remises en cause.

Que l’on prenne la loi Touraine sur la santé, la loi NOTRE sur l’organisation territoriale, la loi Peillon et ses déclinaisons dans les collèges et les écoles pour l’Education, le protocole PPCR sur les rémunérations, les statuts et les carrières, le blocage du point d’indice, les coupes budgétaires dans les trois versants de la Fonction Publique, les suppressions de postes de titulaires pour y substituer les emplois précaires, et ce dans une proportion qui de plus ne compense pas les pertes, nous assistons à une politique réfléchie, cohérente, méthodique toute entière destinée à satisfaire le patronat et les marchés financiers.

Une politique qui broie les salariés de la Fonction Publique et qui attaque nos concitoyens les plus nécessiteux de services publics à la hauteur de leurs besoins.

C’est donc une grève pour dire : ça suffit ! Nous voulons nos revendications !

Nous ne sommes pas les privilégiés de la situation. Les privilégiés ce sont les actionnaires que vous engraissez sur notre dos et sur celui de nos concitoyens, avec notre propre argent public distribué à fonds perdus. Ce sont ces 62 capitalistes possédant autant que la moitié de la population mondiale que l’ONG Oxfam a dénoncé récemment à Davos.

Nous ne nous laisserons plus culpabiliser par vos arguments hypocrites. Nous travaillons pour vivre et pour servir. Nous devons donc percevoir les moyens de vivre dignement et de servir au niveau des besoins des usagers de nos services.

Prenez garde, vous qui avez en ce moment la responsabilité des affaires publiques, à la rupture définitive que vous êtes en train de susciter entre vous et les forces vives des services publics.

En continuant à ne pas nous entendre, vous créez les conditions d’un affrontement généralisé jusqu’à satisfaction.

Ce n’est pas un hasard si nos camarades de la Sécurité Sociale, de Pôle Emploi, Cheminots, de l’Action Sociale, qui ne sont pas des fonctionnaires sont également en grève aujourd’hui et présents dans notre manifestation.

Il vous revient, en toute responsabilité, d’éviter cet affrontement en accordant tout de suite :

 l’augmentation de 8 % du point d’indice
 l’arrêt des fermetures de postes et la création des postes nécessaires
 l’abrogation des réformes des rythmes scolaires et du collège
 l’arrêt des coupes de subventions aux collectivités territoriales et des budgets hospitaliers
 l’arrêt des suppressions et fusions de corps et le respect des statuts correspondants
 l’arrêt des mutations forcées et des restructurations permanentes
 le respect et l’amélioration des grilles de rémunération
 l’arrêt des brimades et des processus de harcèlement

Nous ne sommes pas dupes, nous comprenons bien que le maintien de l’état d’urgence ainsi que l’ignoble condamnation des salariés de Good Year dont vous êtes directement responsables sont à la mesure de votre volonté de faire baisser la tête à l’immense majorité de la population qui n’en peut plus de subir les exigences du patronat et des financiers dont vous êtes les relais assumés.

C’est pourquoi, dans l’unité avec nos organisations syndicales FO, CGT, Solidaires et FSU du Gard nous exigeons l’arrêt de l’état d’urgence et la relaxe des 8 de Good Year en plus de nos revendications exprimées plus haut.

Attention, tout cela se rajoute dans la conscience des personnels des Fonctions Publiques, des services publics et plus largement des 40 millions de salariés actifs, chômeurs et retraités que compte le pays.

C’est pour tout cela que comme je le disais au début de mon allocution, ce 26 janvier marque d’ores et déjà l’histoire sociale de notre département.

Ce 26 janvier ne restera pas sans suite si satisfaction n’est pas obtenue dans les jours qui viennent.

La question est même posée d’un mouvement de grève interprofessionnel appelé par nos confédérations.

Nous avons dit ce que nous voulons. La balle est dans votre camp ! Mais la patience des personnels est à bout ! Ils ont engagé aujourd’hui l’action unie avec leurs organisations syndicales...