Présentation du Syndicat Général de la Police Force Ouvrière

L’HISTORIQUE DU SGP-FO

Sous le second empire, les Sergents de ville mettent au grand jour leurs revendications. Leur préoccupation principale est d’obtenir du pouvoir en place une pension pour les veuves de policiers ainsi que la création d’une caisse de retraite.

Nos aînés du 19ème siècle n’ont pas droit à la parole et s’exposent à de lourdes sanctions s’ils manifestent le courage d’exprimer les difficultés de leur métier. Les policiers de l’époque n’ont que des devoirs et des droits inexistants, commandés autoritairement par des Chefs, dignes successeurs de l’illustre Foucher.

Le corps des sergents de ville est remplacé le 7 septembre 1870 par celui des Gardiens de la Paix. Les conditions de travail sont toujours aussi difficiles sans aucune amélioration tangible._

La contestation, puis la colère se manifestent dans les rangs de la Police française._

Sous l’impulsion de quelques uns qui mettent leurs voix au service de tous, qui fédérent nos collègues, tissant une solidarité incontournable au sein de la maison police, La Société Amicale des Personnels de la Préfecture de Police voit le jour en 1884, vite rejointe par un grand nombre d’amicales émergentes._

La Société Amicale des Personnels de la Préfecture de Police renforcée par ces myriades d’amicales se transforme en Fédération, et devient la Fédération Nationale des Policiers de France et des Colonies._

Paul RIGAIL, Gardien de la Paix, combattant et militant de la première heure, leader à l’esprit opiniâtre et fédérateur permet à cette Fédération de se développer pour devenir en 1909 « le Comité des Réformistes » Les 2 revendications prioritaires sont la semaine de 60 heures ainsi que deux jours de repos mensuels. Les intimidations, les pressions qui font place aux sanctions ne découragèrent pas Paul RIGAIL qui ne se détourne pas de son objectif : la défense du métier de Policier et l’amélioration des conditions de travail pour ses collègues._

Dans cet esprit revendicatif avec une contestation générale qui ne faibli pas, Paul RIGAIL crée en 1912 l’Association Générale des Personnels de la Préfecture de Police, véritable contre pouvoir fort de milliers d’adhérents qui militent pour des doléances plus nombreuses et légitimes telles que des avancées significatives liées à l’augmentation du salaire, un avancement équitable et une carte de transport pour les policiers Parisiens._

L’Association Générale des Personnels de la Préfecture de Police dépose ses statuts le 31 juillet 1920 et administre elle-même ses biens conformément à la législation en vigueur. Malgré cela et contre la loi, l’Association est dissoute le 3 septembre 1920 sur l’injonction du ministre de l’intérieur et sous l’impulsion du président de l’époque Paul DESCHANNEL, qui démissionna un mois plus tard._

Cette décision irresponsable et malheureuse, plonge les policiers dans une colère profonde et dans une amertume certaine. Les sanctions qui suivent sont terribles. La volonté de casser le mouvement revendicatif n’aboutit pas, même si L’AGP n’existe plus, les combats continuent car les forces vives et militantes existent toujours._

Les trois années qui suivent ne contribuent qu’à raviver la colère etl ’exaspération des policiers face au pouvoir en place sourd à leurs revendications, et plus propice à sanctionner qu’à écouter. Pouvoir incarné durant cette période par Raymond POINCARRE « favorable à une politiquede sécurité par la force »_

Le 11 décembre 1923, la colère atteint son paroxysme et des milliers de Gardiens de la Paix répondent massivement à la réunion de l’Hôtel de ville organisée par Paul RIGAIL, faisant fi des menaces et des sanctions face aux personnels se rendant à ce rassemblement interdit par le ministre de l’Intérieur._

60 collègues sont mis à pied, 200 rétrogradés et 2 révoqués suite à cette réunion._

La première étape du syndicalisme Policier était née._

Grâce à une solidarité indispensable tous sont réintégrés un an plustard et ce sont leurs collègues et les commerçants qui subviennent fraternellement à leurs besoins durant cette année sans salaire pour ces victimes. Mais l’Histoire est en marche et aucune pression, aucune sanction dorénavant ne peut arrêter l’émergence du syndicalisme Policier qui allait donner naissance au SYNDICAT GENERAL DE LA POLICE en1924. Avec à sa tête l’incarnation du mouvement contestataire et revendicatif Policier, l’incontournable Gardien de la Paix PAUL RIGAIL._

Ce défi de l’Hôtel de Ville qui n’est ni un acte politique ni un mouvement d’insubordination a des répercussions sur tout le territoirenational. Cette grande victoire permet de lancer une large souscription qui finance la construction de l’immeuble mythique rue Tisserand dans le 15ème arrdt deParis._

Le Syndicat Général de la Police prend une importance considérable dans les années qui suivent et fédère dans ses rangs des milliers de policiers toujours plus nombreux à rejoindre l’organisation. En septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne et le second conflit mondial éclate. Le président du conseil Edouard DALLADIER décrète la mobilisation générale. Fidèles à l’idéal républicain et démocratique, tous les policiers sont mobilisés ainsi que l’équipe dirigeantedu SGP qui est remise à disposition._

En juin 1940 l’armée Allemande entre dans Paris, le Gouvernement de vichy est mis en place._

Le Syndicat Général de la Police est dissout et ses biens confisqués._

Ses membres rentrent dans la clandestinité avec à sa tête le Gardiende la Paix Noël RIOU, le Secrétaire Général du SGP. Il fonde son propre réseau de résistance en Bretagne qui aide notamment Mme DE GAULLE à rejoindre son mari en Angleterre._

Sur dénonciation, Noël RIOU est arrêté par la Gestapo et déporté en Allemagne dans un camp de concentration où il est torturé. Il est libéré en1945 par les Alliés. En août 1944, les forces américaines et la 2ème Division blindée du Général LECLERC sont encore loin de Paris quand l’insurrection générale est lancée par les Policiers Parisiens ayant intégré les divers groupes derésistance. Les dirigeants du SGP contribuent à cet effort de libération et 200 policiers tombent sous les balles allemandes des troupes du GénéralVon Choltitz Chef de la garnison de Paris. Le courage, les sacrifices humains et la loyauté envers la Nation sont consacrés par le Général DE GAULLE qui remet la légion d’honneur à la Préfecture de Police de Paris et nomme Noël RIOU comme Secrétaire Général de la Préfecture._

En 1946, une loi reconnaît l’existence du syndicat dans la fonction publique, retirant par la même le droit de grève aux policiers en 1948._

C’est la naissance de notre « statut spécial »._

En 1961, avec la guerre d’Algérie, c’est encore le Secrétaire Généraldu SGP, François Rouve, qui est révoqué par le Ministre de l’Intérieur, Roger Frey après avoir déclaré que « les gardiens de la Paix ont le droit d’avoir une conscience ». Il sera réintégré en 1966 par décision du Conseil d’Etat._

L’histoire suit son cours, et sous l’impulsion du SGP fidèle à l’esprit de son fondateur, une nouvelle fédération voit le jour : La Fédération Autonome des Syndicats de Police. Le SGP, pierre angulaire du mouvement revendicatif, en prend la direction dès sa création. Son leader charismatique en la personne de Gérard MONATE permettra au mouvement revendicatif d’obtenir ses lettres de noblesse. C’est ainsi que sont obtenues les unes après les autres les grandes avancées significatives de notre profession : réforme horaire, congés d’hiver, nouvelle tenue, augmentation indiciaire. La succession des Secrétaires Généraux émanant du SGP permet au combat militant de perdurer allant même jusqu’à rassembler 20 000 policiers dans des manifestations en 1982 et plus de 30 000 en novembre 2001._

Sous l’impulsion de Jean Chaunac, le SGP revendique la parité indiciaire de la police et de la gendarmerie. Sous l’impulsion de Bernard Deleplace, leader connu et reconnu de tous, l’ensemble des formations de la F.A.S.P. est regroupée au sein de« La Maison de la Police », immeuble situé rue du Département dans le 19ème arrondissement de Paris._

Omniprésent dans les débats de société, dans les choix importants, le SGP, par l’intermédiaire de la FASP, obtient après 14 dures et longues années de combat une avancée jamais égalée aujourd’hui :« L’intégration de l’Indemnité de Sujétion Spéciale Police » dans le calcul de la retraite._

Grâce à Richard Gerbaudi, le mouvement s’affirme dans l’indépendance politique. Cependant, l’entente entre les différents partenaires s’effrite, les objectifs diffèrent, les intérêts divergent et le SGP, tolérant mais fidèle à l’esprit de son fondateur opte, sous l’impulsion de Jean Louis ARAJOL pour le « Syndicat Unique et National ». Nous assistons rapidement à l’extension des forces vives parisiennes à travers la France et les élections professionnelles nous donnent raison : 20 % national et le record historique de 52 % sur le SGAP de Paris est atteint en 1998._

La préservation des acquis et l’amélioration de ceux-ci ne laisse aucun répit à la revendication et aux nombreuses actions qui sont menées tant au niveau national qu’à Paris avec des avancées significatives qui vont en découler pour notre profession, la plus significative étant le prime de fidélisation._

« LA VERITE EST EN MARCHE ET RIEN NE L’ARRETERA »_

Pour être en règle avec la loi Perben, le SGP doit intégrer une Confédération. C’est Force Ouvrière qui est choisie à l’unanimité. Par son école de formation, sa représentation au sein de la Fonction Publique, le SGP demeure toujours en première ligne du combat syndical. Xavier Beugnet, Secrétaire Général, conforte la position du SGP au sein de la Confédération tout en lui permettant de conserver sa spécificité et surtout son autonomie de ligne politique._

Ainsi en est-il des différentes actions menées après avoir intégré la Confédération. Le 23 janvier 1999 et en juillet 2000, nous refusions la fermeture des commissariats dans certaines villes de France. Le 19 décembre 2000 nous nous opposions à la création d’une police Municipale à Paris._

L’Intégration à la Confédération ne modifie donc en rien la ténacité etle militantisme de ses membres qui, pour la défense de la profession et des fonctionnaires de police que le SGP représente n’hésite jamais à se mettre en avant. C’est ainsi qu’en octobre 2001 le SGP organise une manifestation spontanée devant la Préfecture de Police de Paris, qu’en novembre de la même année, ses plus fervents militants occupent illégalement la voie publique devant le central de Police du 9ème arrondissement durant une semaine._

En octobre 2001, le SGP participe à l’organisation de la marche silencieuse à l’occasion du lâche assassinat de nos collègues du Plessis Trévise. Comme par le passé, les policiers décident d’étaler leur misère et de faire entendre leur colère. Ce sentiment de rejet et d’indifférence se manifeste dans un premier temps le 14 novembre 2001 par une action significative à Neuilly sur Seine lors de la venue du Ministre de l’Intérieur._

De même en décembre 2001, lors d’un meeting à la bourse du travail, les très nombreux militants présents décident d’occuper la Place de la République. Toujours en décembre 2001, dénonçant les accords relatifs à la Réduction du Temps de Travail, ils se regroupent à l’issu d’un Congrès pour se rendre Place Beauvau. Ils seront stoppés dans leur marche par les collègues gendarmes._

Dénonçant encore la paupérisation de la police, cette fois c’est devant le Ministère de l’Economie et des Finances que la voix du SGP se fait entendre haut et fort, sous les fenêtres du Ministre de l’époque._

Toujours fidèle à ces valeurs d’honnêteté et de respect, des milliers de militants n’ont eu de cesse de dénoncer la modification du calcul des retraites qui nous est parfaitement défavorable, véritable régression de nos acquis existants, lors des nombreuses manifestations réalisées._

Mais cette rétrospective historique du SGP, premier syndicat de policier en France, ne serait complète si elle ne rendait hommage à nos amis, partenaires indéfectibles de tous les combats d’actifs : les retraités membres de l’AGRPN du SGP-FO. A leur tête depuis 13 années, notre ami Roland BARBARIN accompagne quotidiennement les secrétaires généraux successifs dans leurs missions. Par son expérience il sait allier aide, conseil et soutien. _ Pour mieux appréhender le présent et préparer l’avenir, la mémoire vivante qu’il représente nous est indispensable. Lors de notre du congrès de Dinard, les militants SGP-FO ont élu Nicolas COMTE au poste de secrétaire général et Gilles Wiart au poste de secrétaire général adjoint. C’est une équipe nouvelle qui a été mise en place et reconduite en 2007._

Leur objectif est et restera de poursuivre l’œuvre de notre fondateur, de continuer le combat et de consolider la position incontournable du SGP tant sur le plan national que Parisien avec la défense de notre métier, la préservation de nos acquis et l’amélioration des conditions de travail de nos collègues pour principaux objectifs._

Par leurs actions et leurs engagements, les principes fondamentaux du SGP et de la République seront respectés :_

LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE