Sécurité sociale : FO s’adresse aux assurés, aux salariés.

, par udfo30

ADRESSE AU PERSONNEL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE AUX ASSURÉS SOCIAUX

Réunis en Conférence Professionnelle, 300 délégués des syndicats Force Ouvrière des personnels des organismes de Sécurité Sociale, ont décidé de s’adresser au personnel de la Sécurité Sociale ainsi qu’à la population, aux assurés sociaux.

Depuis des années la Sécurité Sociale est attaquée.

Les remboursements, fondement de l’égalité d’accès aux soins, sont remis en cause par la diminution du taux de prise en charge de milliers de médicaments, par l’instauration des franchises sur les consultations, les médicaments, les transports sanitaires. Pour des examens ou des opérations chirurgicales, hier remboursées à 100% en raison de leur gravité, les malades doivent doré- navant s’acquitter d’une participation de 18 euros.

Et cela, alors que, de 1992 à 2009, les malades, les pensionnés, les familles se sont vues confisquer 286 milliards d’euros par la multiplication des exonérations de cotisations.

Au nom d’un soi disant « déficit », résultant de l’asphyxie des recettes imposée à la Sécurité Sociale, la prise en charge des soins diminue petit à petit.

Récemment, quelques mois après la réforme des retraites qui a vu des millions de salariés s’opposer par la grève, par les manifestations au report de l’âge de départ en retraite inscrit dans la contre réforme Sarkozy, le gouvernement a ouvert ce qu’il appelle le « chantier de la dépendance ».

Les personnes souffrant d’une perte d’autonomie sont des malades qui doivent être pris en charge par l’assurance maladie, quel que soit leur choix, qu’ils soient hébergés en EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) ou soignés à domicile.

Ils ont droit aux prestations de la Sécurité Sociale.

C’est la Sécurité Sociale, et pas les assurances privées, qui doit prendre en charge tout ce qui est nécessaire pour permettre au malade de vivre le plus normalement possible. C’est pour cela qu’elle a été créée.

Depuis quelques mois, le gouvernement a décidé d’accélérer l’entreprise de démantè- lement des centres de Sécurité Sociale.

Des fermetures, nous en avons connues, ces dernières années. Comme vous, nous avons constaté les conséquences catastrophiques de la fermeture des accueils.

Nous avons constaté les difficultés incroyables auxquelles se heurte celle ou celui qui a une réclamation sur les prestations qui lui sont dues et qui ne trouve souvent pas d’autre interlocuteur qu’une plate forme téléphonique, où les collègues, avec la meilleure volonté du monde, ont bien du mal à répondre sans le dossier.

Cela, personnel et assurés sociaux, nous le connaissons déjà. Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas d’attaques sporadiques, incontrôlées ou isolées.

C’est un véritable plan de démolition pour privatiser la Sécurité Sociale.

Dans les régions PACA, Ile de France et ailleurs, la direction de la CNAV prétend fermer les sites où les agents accueillent, jusqu’à maintenant, les salariés qui viennent pour leur départ en retraite.

Malgré l’opposition des administrateurs salariés, sur 5 sites dans le Vaucluse, il n’en resterait plus que deux. Sur 52 points d’accueil en région parisienne, il en resterait de 30 à 40.

Et cela au moment même où entre en application la contre réforme des retraites.

Dans le Val d’Oise, sur 33 centres de Sécurité Sociale en 1998, il n’en reste plus que 12 et la direction vient d’annoncer qu’il n’y aurait plus que 3 sites de production. A Toulouse, des centres sont également fermés.

Des dizaines de milliers d’assurés qui attendent leurs indemnités journalières, ne trouveraient plus de guichet pour répondre à leurs réclamations et cela, alors que dans toutes les caisses, il faut des semaines pour régler certains dossiers.

C’est une mécanique infernale qui est mise en marche : on réduit les effectifs, puis on ferme des accueils un ou deux jours par semaine, faute d’effectif, puis on ferme définitivement des accueils, et maintenant on vend les immeubles appartenant aux assurés sociaux.

Et, après les centres et les accueils, ce sont des organismes entiers qui devraient fermer.

Dans le Nord, ce sont 7 Caisses d’Allocations Familiales qui sont menacées de disparition.

Dans trois régions, Midi-Pyrénées, Auvergne et Pays de Loire, les 17 URSSAF existant actuellement, devraient être remplacées, en 2012, par 3 URSSAF « régionales ».

Cette régionalisation des URSSAF, qui réduirait de 88 à 22 le nombre d’organismes chargés du recouvrement des cotisations, préfigure la régionalisation de toute la Sécurité Sociale déjà entamée par les Agences régionales de Santé.

Malgré ce qu’on en dit, à vous comme à nous, il ne s’agit nullement de « moderniser l’accueil physique ». Pas plus qu’il ne s’agit « d’amé- liorer la relation de proximité » ! Améliorer l’accueil ? En fermant les centres d’accueil ?

Ce dont il s’agit, c’est vider, petit à petit, la Sécurité Sociale de sa mission vitale de protection de tous les travailleurs, de leurs familles, de toute la population.

Ce dont il s’agit, c’est réduire la part du régime obligatoire financé par les cotisations, c’est à dire la partie de notre salaire versée par les employeurs à la Sécurité Sociale, à une peau de chagrin pour augmenter la part des assurances complémentaires et plus particulièrement du secteur marchand basé sur le profit et qui exclut de fait les salariés précaires et les malades par des cotisations basées sur le risque.

Pour les personnels de la Sécurité Sociale, ce plan a des conséquences catastrophiques, entraînant des déplacements inconciliables avec la vie familiale, menaçant l’emploi.

Pour les assurés, il s’agit d’un changement du système qui a été obtenu en 1945 et qui a permis aux travailleurs, à leurs familles, de bénéficier de tous les progrès de la médecine, réservés, dans d’autres pays, à ceux qui en ont les moyens.

C’est pourquoi nous vous alertons. Pour notre part, libres et indépendants, conformément à ce qu’est la CGT-Force Ouvrière, nous n’accepterons en aucun cas de cautionner, et encore moins de participer, à une quelconque cogestion contre la Sécurité Sociale et ses personnels.

Nous disons NON à la régionalisation.

Nous disons NON aux fusions d’organismes et aux restructurations qui n’ont pour but que de réduire la protection sociale à laquelle vous avez droit.

Conformément à ce que nous avons toujours fait, nous chercherons à ce que l’unité soit réalisée pour combattre ce plan, et à ce qu’ensemble, personnel et assurés sociaux, nous nous y opposions.