Suites du 19 mars Les syndicats maintiennent la pression

, par udfo30

A l’origine du succès incontesté de la journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations de jeudi, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU, UNSA et Solidaires donnent dix jours au gouvernement pour répondre enfin aux revendications des salariés.

Après le succès de la mobilisation interprofessionnelle, « le gouvernement entend ce que disent les uns et les autres, ceux qui manifestent et ceux, nombreux d’ailleurs qui ne manifestent pas », a affirmé jeudi soir le Premier ministre, François Fillon, avant de renvoyer tout le monde aux mesures annoncées le 18 février lors du « sommet social » de l’Élysée. Le chef du gouvernement est ainsi resté fidèle à son rôle de père la rigueur. La posture n’est pas nouvelle et elle n’est pas sans rappeler l’arrogance en 2006 de son prédécesseur, Dominique de Villepin, pendant le mouvement anti-CPE (Contrat première embauche). Lequel avait bien fini par céder sous la pression de la rue. A l’origine de la réussite incontestable de la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations de jeudi, les syndicats (FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires, UNSA) ne l’ont pas oublié en décidant vendredi d’inscrire l’ « unité » d’action dans la « durée » pour faire plier les positions du gouvernement et du patronat.

« Face aux intransigeances gouvernementale et patronale, les organisations syndicales décident, sur la base de leur déclaration (…) du 5 janvier, de rechercher les modalités les plus adaptées pour donner encore plus d’efficacité aux prochaines mobilisations », indique un communiqué commun diffusé en fin de matinée à l’issue d’une intersyndicale. Différentes options possibles ayant été mises « en débat », les huit organisations ont annoncé qu’elles se retrouveront le 30 mars pour arrêter leur décision sur la manière de prolonger la mobilisation entamée le 29 janvier. Ces quelques jours de réflexion doivent permettre également de tenir compte des souhaits exprimés par plusieurs syndicats de consulter en amont leurs instances . C’est le cas notamment de FO, dont le Comité confédéral national (CCN) doit se réunir la semaine prochaine. Si la confédération n’a exclu a priori aucune hypothèse, elle a fait valoir qu’elle n’était pas favorable aux journées nationales à répétition (« saute-mouton ») dans la mesure où cela ne conduirait qu’à affaiblir le rapport de force actuel des salariés qui ont cessé en masse le travail le 19 mars pour participer aux manifestations et exiger un changement radical de la politique économique et sociale du gouvernement (selon les chiffres définitifs de FO, 3.028.000 personnes sont descendues dans la rue).

Pour autant, le gouvernement et le patronat ne perdent rien pour attendre puisque les huit organisations ont réaffirmé haut et fort « leur détermination à soutenir de toutes les manières possibles les salariés avec leurs syndicats engagés dans des actions » dans les entreprises, avant d’appeler, leurs structures à « amplifier » les différentes mobilisations et initiatives décidées localement. En clair, il n’est pire sourd que ceux qui veulent pas entendre.